L’intérêt, voire l’engouement pour l’art africain, est un phénomène relativement récent. Par le passé, ces objets ne suscitaient la curiosité que de quelques spécialistes, historiens ou ethnologues, ou encore d’aventuriers et autres explorateurs.
Ce n’est qu’au début du XXème siècle que quelques grands collectionneurs et des artistes renommés s’y sont intéressés. L’influence de l’art africain sur des peintres ou sculpteurs tels que Picasso ou encore Giacometti a fait l’objet de publications et d’expositions. Le public, distant au début, y est progressivement devenu plus sensible. L’art africain, d’abord perçu comme mineur, va peu à peu conquérir ses lettres de noblesse. Ce que l’on désignait autrefois de « babiole », puis d’artisanat, est devenu art, art tribal, primitif ou encore art premier.
Mais pourquoi cette attirance ? Comment se fait-il que ce qui était un phénomène restreint à quelques initiés touche aujourd’hui un public beaucoup plus large ?
Il y a bien sûr l’aspect esthétique. Ces objets, en bois le plus souvent, en bronze parfois, sont effectivement de petites œuvres d’art. Leurs lignes simples et épurées, surprenantes parfois, leur style résolument moderne, les rapprochent de l’art brut, dont la reconnaissance est elle aussi relativement récente. Enfin, leurs qualités décoratives font qu’ils s’insèrent parfaitement dans notre habitat moderne.
Au-delà de cet aspect purement esthétique, il faut évoquer l’histoire ou la fonction de ces objets. En effet, chacun signifie et souvent symbolise quelque chose : une relation aux ancêtres, une protection des esprits de la forêt, un symbole de pouvoir, une capacité à guérir ou à résoudre des conflits, etc. Ils sont une sorte de lien entre les hommes et la nature, un intermédiaire utile et nécessaire visant à maintenir l’harmonie de l’univers.